Lycée d'Allauch
Ici, à Allauch, le grand territoire est une réserve, une puissance, mais aussi un acte sans fin recommencé, un ensemble vivant qui ne vit que de ce qui frémit dans sa trame végétale et minérale en remontant vers la chaîne de l’Etoile. Sur le site de l’ancienne carrière, à Enco de Botte, seules les franges arborées évoquent l’emprise de la colline qui glissait jusqu’au fond de clairière. L’implantation du lycée sur ces terres fragilisées est l’occasion de composer avec le site, un nouveau récit territorial. Cette histoire est issue de la lecture du contexte, de ses contraintes, de son identité. A la rencontre de ces thématiques fortes, le projet devient partie prenante dans la structuration du territoire, développe avec le site de nouvelles pratiques et offre aux riverains un nouveau regard sur une architecture locale revisitée.
On retrouve ce principe d’appartenance au paysage jusque dans la matérialité de l’architecture. Le lycée est à l’image de certaines constructions régionales, et notamment agricoles avec une stratification horizontale. C’est une superposition de trois niveaux d’enveloppes structurelles en bois revêtues extérieurement de terre cuite qui se plissent successivement pour aller à la rencontre du paysage. Ce lien d’Est en Ouest, confirme la volonté d’inscrire le projet dans un rapport étroit avec son environnement proche. Le bâtiment se plie et se glisse pour épouser les lignes de la conque vallonée.
Notre proposition est celle de faire du paysage et du nouveau bâtiment le socle unificateur du nouvel aménagement et d’assurer son renouvellement. Mais sur un terrain contraint par ses profondeurs géologiques, l’histoire qui se noue entre un bâtiment et son site va au-delà d’un effort d’appartenance.
Le projet génère des usages et facilite l’appropriation. Sa forme compacte limite son impact et permet une lecture efficace des entités programmatiques.
Il permet l’accès au local deux roues et autorise des accès autonomes à la salle d’activité et au gymnase et assure une liaison vers la cour pour les pompiers.
Ce bâtiment dense et fédérateur à la capacité de créer de l’animation mais aussi du confort. Il se structure autour d’une rue intérieure habillée de façade acoustique en mélèze et éclairée en partie haute par des châssis assurant une ventilation de ce grand volume central. Ce vaste forum planté d’agrumes est un lieu de rencontre et de distribution, entre intérieur et extérieur qui fédère les éléments du programme, facilite les échanges et multiplie les possibilités de déplacement dans une atmosphère feutrée.
Le gymnase est positionné à l’entrée du site et sert de contrefort derrière lequel cheminera la route d’accès au lycée, Il met à distance des nuisances sonores de la route départementale les locaux d’enseignement. Il est en relation depuis un cheminement paysager avec les terrains de sports qui profitent eux d’un espace libre très vaste.
Les cinq logements de fonction sont conçus à l’image de maisons dans la colline boisée d’une pinède et assurent une transition avec le tissu pavillonaire au nord ouest. Ils sont organisés sur deux niveaux et s’ouvrent généreusement au sud vers de grands jardins privatifs en restanque.
Cette efficience dans l’organisation programmatique permet la densité construite, associée à un système constructif intégralement conçu en bois, performant aux vues des contraintes géologiques. Les avantages d’un tel système sont nombreux: la faible inertie du bois est adaptée à la temporalité d’usage d’un lycée, l’industrialisation en amont permet un chantier propre, silencieux et rapide. Ce matériau offre aussi une empreinte énergétique faible et permettra au projet de s’intégrer dans la filière bois locale. Sa vêture en terre cuite le protège durablement et l’orne d’harmonie contrastée qui se décline sur les brises soleil protégeant de l’ensoleillement.
Le programme paysager s’articule depuis l’ouest, en accompagnant la déclivité du terrain le long de cultures composées dans un méandre de murs de soutènement en pierre – légèrement disloqués – éloge d’un savoir-faire méditerranéen. Des chênes verts, frênes et érables posent un ombrage généreux qui permettent de s’asseoir sur les bancs et murets et tiennent à distance le parking excentré et les voies de circulation. Le projet initie de nouvelles pratiques extérieures privilégiant les déplacements doux. Il associe le bâtiment à son site dans le prolongement d’une échelle végétale préexistante et il crée des convergences ordonnées pour une cohérence construite.
Maître d'ouvrage
AREA PACA pour la Région PACA
Concours
2014
Localisation
Marseille
Budget
18 750 000€
Surface utile
6900 m²
Plan RDC bas
Plan RDC
Plan RDC haut
Façade Sud
Elevation Est
Elevation Ouest
Coupe Longitudinale
Façade Nord
Architectes
José Morales mandataire
Remy Marciano
associé
OPC
Ouest Coordination
Structure
Bois Etudes Hulin
BE TCE
Beterem Ingenerie
QE
Behi
SECU
Apave
Paysagistes
Horizons Paysages
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